Comment durer dans le football : Benjamin Nivet livre ses secrets Ă  Unisport

08.03.2019

Écrit par ClĂ©ment

A 42 ans, Benjamin Nivet parcourt la France chaque vendredi pour tenter de faire remonter Troyes en Ligue 1. Comment fait-il pour rester performant malgrĂ© un Ăąge oĂč tous les footballeurs ont dĂ©jĂ  raccrochĂ© les crampons depuis bien longtemps ? Le meneur de jeu de l'ESTAC livre ses secrets Ă  Unisport.

Les exercices indispensables

"Pour moi le plus important est de ne jamais m'arrĂȘter. Depuis trois ans, chaque semaine, je n'oublie pas les exercices de renforcement musculaire au niveau des jambes. L'idĂ©e est que les muscles soient toujours toniques, une tonicitĂ© qui se perd lorsqu'on vieillit. Chaque matin, j'arrive assez tĂŽt au stade pour faire du gainage pendant une dizaine de minutes et environ 500 abdos. Si je joue, je me fais masser deux jours avant et le lendemain de la rencontre. Pendant la sĂ©ance d'entraĂźnement, je n'en fais pas plus qu'avant, il faut que ce soit bien dosĂ©. Une sĂ©ance par jour me suffit. Pendant mon temps libre, ça m'arrive de faire du vĂ©lo, pendant une trentaine de minutes, pour mieux rĂ©cupĂ©rer".

L'important est de se sentir bien dans sa tĂȘte tout en s'octroyant des plaisirs. Je n'ai jamais eu une vie de moine

La préparation invisible

"Avec les annĂ©es, je fais encore plus attention Ă  mon alimentation. Je ne mange pratiquement plus de sucre. Le matin, je privilĂ©gie les protĂ©ines : omelette, jambon, noix, fromage blanc, cĂ©rĂ©ales aux fruits. Le midi, je mange beaucoup de lĂ©gumes avec de la viande, du poisson et des fĂ©culents de temps en temps. Je fais aussi trĂšs attention Ă  mon sommeil. Si je dors 8h, c'est parfait. Si j'en ai besoin, je fais des siestes de quinze minutes. En dehors du football, je vis quand mĂȘme. Par exemple, le lundi, j'aime bien jouer au golf, marcher, m'aĂ©rer l'esprit. Je ne m'interdis pas de boire un verre de vin rouge si j'en ai envie. MĂȘme aprĂšs un match. L'important est de se sentir bien dans sa tĂȘte tout en s'octroyant des plaisirs. Je n'ai jamais eu une vie de moine".

Supporter les mises au vert

"Je n'ai jamais été fan des mises au vert, surtout la veille d'un match. Je préfÚre dormir chez moi. A l'hÎtel, j'ai toujours eu du mal à bien trouver le sommeil. Ce n'est pas lié à mon ùge. A part ça, j'aime toujours autant la vie de groupe et de vestiaire. Cette vie collective et le plaisir sur le terrain sont mes sources de motivation".

C'est enrichissant de vivre avec des jeunes de la nouvelle génération. AprÚs c'est vrai que je suis en décalage sur certaines choses. Par exemple, au niveau des goûts musicaux, je suis complÚtement dépassé

Trouver sa place auprĂšs des jeunes

Certains joueurs ont 20 ans de moins que moi. Mais je dois m'adapter Ă  la vie de groupe. Ça me permet de rester jeune dans ma tĂȘte. J'ai mĂȘme parfois l'impression d'ĂȘtre encore un gamin. C'est enrichissant de vivre avec des jeunes de la nouvelle gĂ©nĂ©ration. AprĂšs c'est vrai que je suis en dĂ©calage sur certaines choses. Par exemple, au niveau des goĂ»ts musicaux, je suis complĂštement dĂ©passĂ© (rires). Je suis pĂšre de trois grands enfants et les jeunes du groupe peuvent s'appuyer sur moi car j'ai envie de les voir rĂ©ussir. Je suis Ă  leur Ă©coute. Aujourd'hui, les jeunes ont peut-ĂȘtre d'autres centres d'intĂ©rĂȘt ou une autre façon de vivre que nous Ă  l'Ă©poque, mais Ă  Troyes, je les trouve trĂšs respectueux".


Crédit photos : ESTAC.FR